A l’instar de nombreux pays dans le
monde, le 04 Février 2016 a vu la commémoration de la Journée Mondiale
contre le cancer au Burkina Faso. La plus couverte des manifestations a
été celle organisée par l’Association KIMI en collaboration avec un
parterre d’organisations de la ville de Ouagadougou dont l'association Madidol de Santé Publique.
Une association résolument engagée dans la santé préventive…
L’engagement de l’association KIMI dans la santé préventive et la lutte contre le cancer en particulier gynécologique résulte du leadership personnel de sa présidente aujourd’hui première dame du Burkina Faso. Avant l’organisation de cette journée de marche suivie de la cérémonie de remise d’un document de plaidoyer, l’association KIMI s’est distinguée au cours des cinq dernières années par des actions de sensibilisation sur les cancers gynécologiques. Son engagement n’est donc pas de circonstance et traduit un leadership responsable et transformateur pour impacter sur les indicateurs de santé publique au Burkina Faso. La réelle implication de sa présidente augure d’un lobbying efficient au sommet de l’Etat Burkinabé pour cette cause.
Les Associations de quartier de la ville de Ouagadougou…
Beaucoup de représentants d’associations participaient à cette marche. Il était aisé de voir ainsi cohabiter des représentants d’organisations de quartiers arborant des panneaux réutilisables indiquant leur appartenance de quartiers. « Le secteur 15 dit non au cancer » pouvait-on ainsi lire sur un panneau. Si cela dénotait de la présence d’un groupe d’intérêt sur la prévention du cancer au sein dudit quartier, nous ne pourrions que nous en féliciter. Il est cependant à craindre que ces affiches répondent à une mobilisation ponctuelle et qu’aussitôt la marche finie, aucune organisation sur la durée ne persiste au sein du quartier pour continuer d’informer les groupes à risques sur les facteurs de risque et les encourager à aller se faire systématiquement dépister par exemple.
La chasse aux tee-shirts…
Comme cela se produit au cours des meetings politiques, nous avons pu assister à une petite guéguerre pour qui engrangerait le plus de tee-shirts à l’effigie de l’association organisatrice. L’éternel spectacle désolant des femmes et jeunes se bousculant pour être aux premières loges lorsque la voiture distributrice des fameux tee-shirts faisait son entrée nous a été offert. La question légitime était de savoir laquelle des motivations primait le plus. Le tee-shirt ou la participation à la marche ?
Le Cancer : « une maladie des vieilles personnes »
Comme pour tester le niveau de connaissance de quelques personnes participant à cette marche sur le sujet du jour, nous avons interviewé quelques jeunes avant le début de la marche. Sur cinq personnes qui ont interagi avec nous, aucune n’a pu nous donner une définition acceptable de la maladie cancéreuse. Parmi les réponses les plus inexactes entendues un jeune participant est même convaincu que le cancer est une maladie des vieilles personnes.
La Brakina parmi les sponsors…
Lors du discours de la présidente de l’Association KIMI, elle a cité par gratitude la Brakina au nombre des sociétés ayant répondu favorablement comme sponsor dans l’organisation de la marche. Même si cette contribution à l’image de bien d’autres en général aura permis une mobilisation et une sensibilisation ponctuelle autour de la problématique de lutte contre le cancer, elle remet sur le tapis l’éternelle question du conflit entre sources de financement et missions financées.
En effet, il est aujourd’hui clairement établi que l’alcool augmente le risque de développer certains cancers dont celui du sein. Ainsi par exemple 17 % des cancers du sein sont dus à la consommation d’alcool en France. [1]
Bien que perfectible, cette marche organisée par l’Association KIMI est un modèle de mobilisation qui si elle s’appuie dans la durée et sur des acteurs convaincus et motivés permettra d’inclure dans les programmes d’activités de nombreuses organisations des sessions d’information sur les facteurs de risques des cancers gynécologiques les plus courants au Burkina Faso afin d’améliorer la prévention primaire et secondaire.